Nos ordinateurs viennent dès l’achat avec des navigateurs internet préinstallés. Safari dans le cas des Mac, iPad et iPhone, Internet Explorer et Edge pour les PC Windows, et Google Chrome pour les tablettes et smartphones Android. C’est d’ailleurs ce dernier qui est aujourd’hui le navigateur le plus utilisé en France et dans le monde, avec plus de 50% de part de marché en France en avril 2017.
Cette situation n’empêche pas le développement de navigateurs alternatifs, complémentaires, qui vont offrir des fonctionnalités différentes.
Nous avons choisi de focaliser sur deux de ces navigateurs alternatifs, qui répondent à des besoins bien spécifiques:
- gérer plusieurs comptes en ligne tout en restant connecté, avec Ghost Browser
- simuler plusieurs types d’affichage (desktop, tablette, smartphone) pour des tests ou copies d’écran, avec Blisk.
Ces deux navigateurs alternatifs reposent sur le modèle économique “freemium”, comme Evernote, Todoist ou Trello. En effet, ils proposent une version gratuite, avec certaines limitations. Et la possibilité de passer à la version payante à tout moment. Libre à chacun après essai de déterminer laquelle des versions répond le mieux aux besoins.
Un point important à noter. Ils sont tous les deux basés sur Google Chrome, ce qui leur permet d’avoir accès à la bibliothèque d’extensions de ce dernier. Autre point important. Ils sont tous les deux disponibles sur Windows et sur Mac.
Ghost Browser, le navigateur alternatif aux identités multiples
Des mots-mêmes de ses créateurs, Ghost Browser est le “navigateur de productivité pour les pros de la techno”.
Pourquoi ? Parce que ce navigateur permet de gagner beaucoup de temps en gérant en simultané plusieurs sessions sous des identités différentes.
Cette fonctionnalité est particulièrement utile pour :
- les community managers qui suivent souvent plusieurs clients en parallèle;
- les développeurs internet qui peuvent tester avec plusieurs identités et niveaux d’accès;
- les démonstrateurs logiciel qui peuvent ainsi montrer leur application en ligne avec différents profils;
- dfdf.
Ghost Browser, comment ça marche ?
Sur votre navigateur, vous êtes identifié grâce à des cookies. Ce sont des petits fichiers texte contenant quelques caractères, stockés sur votre disque dur. Et qui permettent aux sites internet de vous reconnaître quand vous vous reconnectez. Les cookies sont très utiles, par exemple pour vous éviter de rentrer vos identifiants à chaque fois que vous allez sur votre messagerie ou votre magasin en ligne favori.
Seulement voila, si vous devez gérer plusieurs comptes GMail, ou Facebook, ou Twitter, il faut vous déconnecter à chaque fois. Ou utiliser plusieurs navigateurs. Ou passer par le mode de navigation privée. Bref, des ruses, mais pas une vraie solution.
Ghost Browser procède à la séparation des “pots de cookies” (en anglais “cookies jar”, l’analogie est parfaite avec ces bocaux pleins de gâteaux). A l’intérieur du même navigateur, vous allez pouvoir séparer les pots de cookies. Et donc gérer plusieurs sessions (identités) à l’intérieur du même navigateur.
Vous pourrez ainsi accéder à partir Ghost Browser à tous les sites sans jamais avoir à vous déconnecter. Pour s’y retrouver dans ces identités multiples, les développeurs de Ghost Browser ont mis en place un système de codes couleurs pour identifier à quelle sessions sont associés les onglets.
Petite vidéo de démonstration par les auteurs :
Le petit plus de Ghost Browser : les projets
Ghost Browser permet également d’enregistrer les combinaisons onglets/sessions au sein de “projets”, qu’on peut ensuite charger à sa guise. Il faut imaginer ces projets comme des favoris très avancés. Par exemple, au lieu de faire un groupe de favoris “sites à visiter tous les jours”, vous pouvez ouvrir tous ces sites et les enregistrer en tant projet. Ensuite, chaque matin vous n’avez plus qu’à ouvrir le projet. Et tous les onglets reviennent ! Grosse différence par rapport à un groupe de favoris sur un navigateur normal : le projet enregistre toutes les identités (sessions) différentes que vous avez utilisées.
Quelques exemples d’usage de Ghost Browser
Dans un article récent, Larry Kokokza, le co-créateur de Ghost Browser, explique, vidéo à l’appui, comment il se sert de son navigateur comme liste de tâches visuelle. Il crée un nouveau projet, et ouvre dans les onglets de ce projet tous les sites qu’il doit parcourir dans la journée. Il ferme les onglets à mesure que les actions sont faites.
Le site WP Lift, spécialisé dans les installations WordPress, livre dans son test de Ghost Browser l’impact du navigateur dans le quotidien d’un gestionnaire de sites internet. Ce test est très détaillé. Et parlera particulièrement à ceux qui gèrent au quotidien un ou plusieurs sites internet.
A titre personnel, j’utilise principalement la séparation des pots de cookies pour avoir plusieurs comptes Google (Gmail, Analytics, Drive) accessibles en même temps. J’utilise également Ghost Browser pour gérer deux comptes Twitter et Buffer séparés. Dans les deux cas, le bénéfice est d’être connecté à tous ses comptes sans mélange.
Un modèle économique intéressant
Dans sa version gratuite, Ghost Browser permet de gérer 3 identités (sessions) et 3 projets, et n’offre pas le mode navigation privée. Cette version peut être suffisante si vous avez un nombre limité de comptes à gérer en parallèle.
Et si l’activité augmente, il est toujours possible de passer à la version Premium. Cette dernière, proposée à $120 par an, permet de gérer un nombre illimité d’identités (sessions) et de projets, et offre le mode de navigation privée.
Blisk, le navigateur alternatif pour tester les rendus mobiles
S’attaquant à un autre besoin des pros du numérique, Blisk propose d’afficher en même temps le rendu d’un site internet sur desktop et sur le mobile de votre choix. Avec en prime la possibilité de synchroniser le scroll à l’écran. Cette fonctionnalité est particulièrement utile pour les développeurs et testeurs, qui peuvent ainsi simuler l’affichage de leurs sites sur un plus grand nombre de périphériques. Et ainsi vérifier que l’affichage est conforme à ce qui était prévu.
Si Chrome permet déjà d’accéder à ce rendu en passant par l’inspecteur et en changeant la résolution, la valeur ajoutée de Blisk est d’associer l’affichage à des appareils physiques, pour lesquels Blisk reprend précision la résolution d’affichage.
Blisk, un simulateur aux résolutions multiples
Précision importante: Blisk ne simule pas les systèmes d’exploitation, juste le rendu à l’écran pour une résolution donnée. C’est donc avant tout un test visuel, pas un test au niveau des fonctionnalités Android, iOS ou Windows.
Voici la liste en date (juin 2017) des appareils proposés :
- iPhone : iPhone 4, iPhone 5, iPhone 6, iPhone 6 Plus, iPhone 7, iPhone 7 Plus
- Android : Galaxy S3, Galaxy S4, Galaxy S5, Galaxy S6, Galaxy S6 Edge, Galaxy Note 5, LG G3, Nexus 4, Nexus 6
- iPad : iPad mini, iPad Air Retina
- Android : Nexus 7, Nexus 10
- Desktops : résolution 2560×1440, 1920×1080, 1440×900, 1366×768, 1280×800
Comme le montre la dernière ligne, Blisk ne se limite pas à simuler les appareils nomades, et permet aussi des tests de hautes résolutions sur des écrans qui ne les supportent pas forcément.
Un modèle économique subtil
Blisk est gratuit pour un usage de 30 minutes par jour et des fonctionnalités limitées. Pour certains ces 30 minutes seront rédhibitoires. Ce temps permet au moins de se faire une idée des fonctionnalités avant de décider – ou non – de partir sur la version payante.
Dans sa version payante à $100 par an, Blisk propose – et promet – un certain nombre de fonctionnalités avancées :
- Premium devices : tous les appareils cités plus haut, dont iPhone 7 et 7 Plus, Galaxy S6, etc…
- Auto-refresh : pour les développeurs, mise à jour automatiquement des sites en cours de développement pour voir l’état des changements ;
- Scroll sync : comme décrit plus haut, les deux versions à l’écran défilent de manière synchronisée ;
- Screenshots et Screen recorder : fonctionnalités très pratique, la possiblité d’enregistrer les copies d’écran, statiques et vidéos. Ces captures sont enregistrées en lignes, via un compte Blisk à créer.
N’hésitez pas à tester l’un ou l’autre de ces navigateurs alternatifs – et à suggérer via les commentaires d’autres usages, ou d’autres solutions.