Vous avez déjà entendu parler de l’Ikigai, mais le connaissez-vous vraiment ? Avec Anne-Laure Le Cunff, on va essayer de voir ce que l’on peut réellement en faire.
Bienvenue, vous êtes sur “J’ai pas le temps pour ça”, le podcast proposé par Eric Bouchet. Je vous partage des trucs, des astuces, des outils et des méthodes pour être plus efficace au quotidien et terminer la journée plus tranquillement.
On en parle avec une personne qui a vécu au Japon, nous dit-elle pendant sept mois alors qu’elle était plus jeune et elle a beaucoup appris de la culture japonaise et notamment de ce concept dont on n’a pas mal entendu parler y compris en développement personnel qui s’appelle Ikigai et qu’elle traduit approximativement par “raison d’être”. C’est intéressant, c’est que dans la version anglaise de l’article, on a aussi ce terme “raison d’être” en bon français et pour nous, on comprend un peu mieux.
Et elle nous dit : chacun a son propre ikigai en accord avec son être profond et qui craint un état d’esprit où on se sent à l’aise et en harmonie. Ce qui rend cette idée particulièrement puissante dans un monde en perpétuel changement, c’est que l’ikigai ne se réduit pas à une question de carrière ou de statut financier. Et justement, elle a identifié une enquête menée auprès de 2000 Japonais qui révèle que seul un tiers considérait leur travail comme leur Ikigai.
Donc on sort aussi de cette logique de trouver votre Ikigai professionnel. L’Ikigai plutôt une façon de ressentir que notre vie a un impact sur celle des autres, que l’on peut apporter quelque chose simplement en vivant une vie épanouie et cette approche offre de nombreux bienfaits.
Et elle nous explique les bienfaits de l’ikigaï sur la santé. Ce n’est pas simplement une théorie, c’est une manière de vivre qui peut influencer fortement la santé mentale et physique. On a cinq bénéfices identifiés.
- Réduction de l’anxiété : des recherches montrent que l’ikigaï favorise une sécrétion équilibrée de neurotransmetteurs comme la sérotonine, la dopamine, les endorphines réduisant ainsi le stress.
- Des bénéfices pour le coeur : une étude de 7 ans impliquant plus de 40000 adultes japonais a démontré que les personnes avec un faible sentiment d’ikigai présentaient un risque de mortalité plus élevé, notamment en raison de maladies cardiovasculaires.
- Une autonomie accrue : les personnes sansikigai cherchent souvent l’approbation des autres tandis que celles qui ont ikigai réalisent leur activité par plaisir personnel.
- Plus de résilience : l’ikigai aide à traverser des périodes difficiles. Il a permis à nombreux Japonais de faire face aux tremblements de terre de mars deux mille onze et à la pandémie du Covid 19.
- Et enfin une longévité accrue : dans une autre étude, on a identifié l’ikigai comme un facteur psychologique positif contribuant à la longévité avec une diminution du risque de mortalité toutes causes confondues chez ceux qui le ressentent.
En somme plusieurs études suggèrent qu’un sentiment d’ikigai améliore le bien-être global. Alors comment est-ce qu’on peut faire pour exploiter cette puissance ? C’est là où ça devient intéressant. Le concept d’Ikigai est souvent mal compris en occident, notamment à cause de ce fameux diagramme de Venn qui le lie à ce qu’on aime / dans quoi on excelle / ce dont on a besoin / pourquoi on pourrait être payé.

En gros, une histoire professionnelle et pourtant le Ikigai ne se résume pas à trouver cette entrelacement parfait.
Il s’agit plutôt de trouver du plaisir dans la vie et d’avoir envie de se lever le matin. Comme l’explique Nicholas Kemp auteur du livre “Ikigai-Kan”, “les japonais ne considèrent pas l’ikigai comme un objectif ambitieux, une destination, ou quelque chose à atteindre”. Et de même, un autre auteur Ken Mogi dans “Le petit livre de l’ikigai” affirme que les japonais s’appuient davantage sur les petits rituels du quotidien que sur des cadres motivationnels grandioses.
Votre Ikigai peut se trouver dans des rituels journaliers, des projets parallèles ou des conversations profondes. Il peut être présent dans des moments de silence, d’inactivité ou de flow créatif. Pour le découvrir, oubliez la version occidentalisée et suivez plutôt ces principes, ils sont au nombre de quatre.
- ne cherchez pas votre unique grande passion. Beaucoup pensent qu’en trouvant leur passion, ils donneront automatiquement un sens à leur vie. Au lieu de ça, trouver du sens dans vos expériences et interactions quotidiennes. Explorez le monde autour de vous, apprenez chaque jour quelque chose de nouveau y compris sur vous-même, accepter l’incertitude au lieu de courir après le prochain jalon.
- adoptez l’apprentissage continu. L’ikigai ne suppose pas d’être un expert, il y a de la joie à être débutant, à apprendre par l’erreur et à sortir de sa zone de confort. Ne cherchez pas à être le plus compétent, poser des questions et rester curieux.
- laissez tomber les objectifs financiers ambitieux. L’ikigai n’a rien à voir avec l’argent. Bien sûr, nous avons besoin d’un certain confort financier, mais au-delà ce seuil, le succès financier doit être vu comme un effet secondaire d’une vie riche de sens.
- ne cherchez pas à sauver le monde. Concentrez-vous plutôt sur l’impact positif que vous pouvez avoir sur votre entourage Demandez-vous comment créer des connexions significatives et quelle transformation vous souhaitez apporter. C’est ainsi qu’on change le monde chacun à son échelle.
Comme l’explique la psychiatre Mieko Kamiya, l’ikigai est plus proche en japonais de “la force nécessaire pour vivre dans ce monde” ou du “bonheur d’être en vie”. Et malheureusement il a souvent été traduit par “une vie qui vaut la peine d’être vécue” en anglais alors que le concept original ne donne pas de valeur mesurable à la vie. Au lieu de rechercher un grand objectif de vie, concentrez-vous donc sur l’envie de vous lever le matin, vivez une vie guidée par la curiosité et la connexion aux autres, faites confiance au fait que le succès sera une conséquence naturelle du sens trouvé dans vos expériences quotidiennes.
Pour aller plus loin
Un accompagnement : https://outilsnum.fr/organise-pour-reussir/